ECRANS ET ENFANTS : PREVENTION ET INTERVENTION

Sur un précédent billet blog consacré à la question de l’éducation aux écrans chez les enfants et les adolescents, j’insistais sur le fait que la première des interventions est de chercher à comprendre ce que vivent les enfants sur l’espace numérique : mieux comprendre pour mieux répondre. Il y a cette nécessité d’informer et de s’informer. 

Dans cet article, j’exposais notamment les problèmes rencontrés en fonctions des âges développementaux des enfants.

Consommation problématique d’écran chez les enfants : les signes qui doivent alerter

  • Impression que l’enfant vous échappe peu à peu
  • Votre enfant semble insatiable et ne semble bien qu’avec les écrans
  • Il ne reconnaît pas sa consommation excessive lorsque elle lui ai envoyé
  • Il ne sait pas quoi faire, s’ennuie ou déprime quand il n’a pas accès aux écrans.
  • Il perd de l’intérêt pour la vie familiale et les activités qu’il aimait auparavant.
  • Un impact visible est observé sur son investissement ou sa performance scolaire
  • De l’agressivité apparaît lorsqu’il n’a pas accès à l’écran ou à la connexion
  • Il s’isole de plus en plus

Prévention des écrans avec les enfants

Il me semble pertinent d’observer la prévention autour de quatre axes cardinaux : hygiène de vie, contrôle parental, participation parentale et intervention spécialisée lorsque cela s’avère nécessaire.

Hygiène de vie

Comment adapter l’utilisation numérique dans le quotidien de l’enfant ? Il me semble avant tout pertinent de penser cela en termes d’équilibre : comment équilibrer le temps d’écran parmi tous les autres temps dans la vie de l’enfant (temps scolaire, tant du coucher et du) sommeil, tant récréatifs, tant du repas.

Par exemple pour un grand enfant ou un préadolescent, le temps récréatif d’écran octroyé le soir doit je pense être intégré et conditionné dans une routine claire (le temps d’écran autorisé lorsque les devoirs sont réalisés… et correctement réalisés !).

Bien que beaucoup d’enfants aussi ne présentent aucun problème dans la gestion des écrans, je pense nécessaire d’habituer à des règles claires dès le plus jeune âge avec par exemple des temps ou des zones sans écran (chambre, repas…). Instaurer des règles fermes et les adapter à mesure, en fonction des garanties que donne l’enfant, me semble indispensable.

L’utilisation positive des écrans implique un partage et une verbalisation autour du contenu : regarder ensemble un documentaire, poser des questions, nourrir sa réflexion… certains dessins animés ou émissions sont des mines d’information ou de culture générale pour les enfants (il était une fois la vie, c’est pas sorcier, des émissions anciennes que l’on retrouve encore sur YouTube…)

Contrôle parental

Bien des familles encore ne connaissent pas l’existence d’application de contrôle parental comme par exemple Google Family Link, le système de contrôle Nintendo switch, contrôle de la connexion….

Le site e-enfance est une mine d’informations pour les familles. 

Les application de contrôle parental notamment les avantages suivants :

  • Vous avez la main sur le téléphone de votre enfant.
  • Vous contrôlez les applications qu’il installe.
  • Vous recevez des alertes.
  • Vous définissez un temps d’écran que vous pouvez ajuster et sur lequel l’enfant peut garder son autonomie. Le téléphone coupe lorsque le temps que vous avez défini est écoulé.
  • Vous pouvez sanctionner comme récompenser en temps d’écran.
  • Vous pouvez définir des créneaux horaires à partir desquels le téléphone s’éteint ou se rallume.

Il est impératif d’habituer l’enfant a des règles claires, revenir en arrière est difficile !

La règle des 4 PAS (Sabine Duflo) est un repère intéressant pour penser le contrôle des écrans avec ses enfants.

Participation parentale

Une question fondamentale : « On régule le temps d’écran mais… par quoi le remplace t-on ? »

Il est alors précieux de réfléchir à restaurer du partage avec l’enfant par exemple à partir de temps individuels et privilégié (cuisine, bricolage, pêche, vélo balade…). Des temps où l’on peut se retrouver dans les interactions apaisantes et gratifiantes.

Il peut y avoir également beaucoup de partage autour de l’écran, regarder un film, un dessin animé ensemble, faire discuter l’enfant autour du contenu, lui demander son avis, regarder les jeux qu’il fait essayer de comprendre.

Votre smartphone comprend également des outils vous permettant vous-même de réguler votre propre consommation et vous fixer des objectifs par exemple l’espace bien-être numérique sur Android qui vous donneront plein d’informations sur votre consommation.

Nous aussi les adultes avons cette nécessaire réflexion dans la manière dont nous présentons les écrans aux enfants. Nous passons en moyenne et hors travail du 5 heures sur les écrans par jour, quel message faisons-nous passer aux enfants ?

Que comprend un tout-petit dans une poussette dans un tramway lorsqu’il voit tout autour de lui tous les adultes rivés sur leurs écrans ?

Interventions spécialisées

Si vous observez des signes d’alerte, n’attendez pas que la situation se dégrade davantage : plus les problèmes sont installés plus il est difficile de revenir en arrière.

L’échange ou la consultation avec un tiers (enseignant, médecin traitant, pédopsychiatre, psychologue, éducateur, infirmier scolaire, PMI, médecin, addictologue…) est déjà une première évaluation de la situation et une première prise de recul. En consultation, rapidement des problématiques plus profondes sont généralement abordés.

La sollicitation d’un professionnel tiers c’est aussi mobiliser les ressources de tout le monde pour aller vers un fonctionnement nouveau. En fonction des problématiques divers dispositif de soins peuvent être proposés (thérapie individuelle de l’enfant, thérapie familiale, lieu d’accueil parents- enfants, sollicitation d’une assistance éducative, maison des adolescents…).

Vers une éducation à une utilisation positive des écrans

Les problèmes liés aux écrans chez les enfants et les adolescents deviennent des enjeux de santé publique sur lesquels chacun a un rôle à jouer. C’est le travail de prévention des professionnels de l’enfance mais c’est aussi le travail collectif de tout un chacun.

Informer un proche ou un ami des outil de contrôle parental peut complètement changer le cours des choses pour sa famille si il en ignorait l’existence.

Si le développement fulgurant de la technologie numérique nous ouvre à des progrès et des évolution spectaculaires, il n’est pas sans laisser de naufragés de part le fossé générationnel qu’il creuse, le rythme propre à ce que peuvent assimiler les générations. Aujourd’hui le champ des questions ne cesse de s’élargir avec l’avènement de l’intelligence artificielle. 

Pour qu’elle puisse être positive et constructive, l’utilisation numérique doit donc s’appuyer sur une éducation aux écrans à la hauteur des enjeux et des problèmes actuels. Cela implique nécessairement une prise de conscience collective.

C’est tout le sens de ce petit article, pourvu qu’il fut utile à une seule personne et j’en serais professionnellement satisfait.

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